Auteurs amis
LES CENTURIONS de Jean Lartéguy aux Presses de la Cité
Lorsqu’ils débarquent d’Indochine, plus personne ne les reconnaît. Rescapés d’un enfer et d’une débâcle qui n’est pas la leur, ils sont les témoins d’un effondrement politique, militaire et moral qui conduira à l’effacement d’une civilisation et à l’écroulement rapide d’un empire colonial jusque là réputé stable et influent. Ils sont prêts à vivre le climat particulier d’une guerre civile qui ne dit pas encore son nom : la guerre d’Algérie. Ils vont s’y révéler, dans toute la force de leur caractère et de leur conviction combattante.
L’histoire de ces officiers et de ces soldats français, dans laquelle nous entraîne la plume efficace, précise et amicale de Jean Lartéguy, emporte dans son sillage les parfums d’aventure et les accents d’épopée dont se sont nourries beaucoup de vocations militaires. Ce livre est une histoire à lui seul, une sorte de prophétie : en effet, aujourd’hui encore, il inspire les plus grands stratèges de l’armée américaine qui puisent dans la description qui nous est donnée de la guerre psychologique, les bases de leur action en Irak ou en Afghanistan. C’est un roman, parait-il. Un livre pour l’histoire, sans aucun doute.
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LE PRIX A PAYER de Joseph Fadelle aux éditions de L’Oeuvre 18 €
A l’heure où les consciences repues du monde occidental s’apitoient sur le sort des chrétiens d’Orient, le temps d’une page trop rare et trop lointaine au journal du soir, l’histoire, sanglante et terrible, que nous confie Joseph Fadelle, survient à point nommé pour rappeler la vérité cruelle qui se cache derrière les mots.
C’est l’histoire impensable de la conversion au christianisme d’un musulman chiite, descendant direct de Mahomet et prince d’Irak. C’est son histoire, récente, et c’est celle de sa quête de liberté, celle de ses peurs et de ses souffrances, de sa traque et de ses fuites, l’histoire d’un dénuement librement choisi. Mais c’est aussi, en forme d’avertissement, l’histoire de sa famille, celle d’une haine terrible et soudaine, celle d’un système social insoutenable dans lequel les pères sont des maquignons, les petites sœurs deviennent des traqueuses et les petits frères des assassins. L’histoire d’un drame actuel qui se joue au quotidien, à deux pas d’ici, et qui se rapproche. Et c’est encore, soutenant quand même l’espérance, le temps des miracles. De ces miracles impensables et pourtant bien réels.
Nous n’en dirons pas plus, vous laissant le soin de les découvrir par vous-même : car il ne faut pas faire l’économie de cette lecture. Il ne le faut pas : le Prix à payer serait beaucoup plus élevé…
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ROLLON ou La Trêve du Roi Charles de Jacques Henry aux éditions ZurfluH Andas 15 €
Jacques Henry, dont nous avions déjà recommandé le traité d’approche de St Thomas d’Aquin, nous revient dans une magnifique évocation d’une période bien lointaine : le début du Xème siècle. Mais est-elle si lointaine ?
Nous sommes en 911, à l’automne, quelque part sur les bords de l’Epte. Et nous assistons, dramatiquement située entre le lever du jour et son coucher, à l’unique rencontre entre le Roi Charles III et le Viking Hrolf qui deviendra son vassal, le fameux Rollon, seigneur et comte de Neustrie. Là se joue l’histoire de la Normandie et celle du royaume Franc. Là se joue, pour quelques siècles, l’histoire de la France.
Le mérite de Jacques Henry est grand de nous plonger au coeur d’une action dont plus personne ne se soucie. Il est d’autant plus grand qu’il le fait avec une totale maîtrise de la dramaturgie. Sa pièce de théâtre, car c’en est une et des plus réussies, est vivante, à la fois médiévale et très actuelle et traduit une culture qu’on aimerait rencontrer plus souvent. Les personnages sont bien campés, les caractères affirmés et clairs. Cette pièce est d’autant plus heureuse qu’on y devine, au détour de quelques excellentes répliques, la leçon très actuelle d’une civilisation qui conquiert la barbarie par l’assujettissement. De quoi rêver !
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Le Duc de l’Apocalypse de Baudouin Forjoucq aux éditions Sainte Madeleine 24 €
Lorsque tout s’écroule autour de lui et qu’il ne peut plus compter que sur lui-même, sur la fidélité à ses principes et sur celle de ceux qui ne lui mesurent pas leur amitié, l’homme vrai se révèle tel qu’il est : un chef, nécessité et condition de survie de l’espèce. Le lieutenant des 21 marches de marbre noir a mûri, et le récit avec lui. Vous allez être entraîné dans un tourbillon de désastres qui vous forceront à prendre position, à faire des choix, à décider au péril, souvent, des certitudes établies et bien loin de celles que voudrait nous imposer notre époque. Vous assisterez au sacrifice et à la rédemption.
Indéniablement, avec ce deuxième opus des Chroniques de la Forteresse du Ciel, Baudouin Forjoucq confirme son grand talent de conteur, agrémenté d’une qualité de visionnaire évidente. La suite des Vingt et une marches, que nous attendions avec gourmandise, tient toutes ses promesses et les dépasse très indéniablement. Sur la forme comme sur le fond ce livre est cette fois pratiquement sans défaut. Emportés derrière le héros de l’histoire nous sommes confrontés aux mêmes choix que lui. Saurons-nous fournir les mêmes réponses ?
Le style est enlevé, le rythme est soutenu sans que la pensée de l’auteur le ralentisse le moins du monde et le dénouement, un peu prévisible, charmant, émouvant même, est plein d’espérance. La structure du récit, les démonstrations claires et parfaitement étayées confèrent à ce roman (d’anticipation ?) un caractère à part. Il est probable que nous assistons ici à la naissance d’un auteur particulier, de ceux qui ont du souffle et de l’esprit : de ceux qui écrivent des livres dont on aurait aimé pouvoir être l’auteur.
Suivant le principe que « tout ce qui ne tue pas rend plus fort, » vous ressortirez de ce superbe ouvrage, armé pour engager l’avenir avec plus de confiance et plus d’espérance que vous n’y étiez entré. N’attendez pas…
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Carnets d’Ivoire de François-Régis Jaminet aux éditions de L’Harmattan 13,5 €
Lorsque l’auteur découvre l’Afrique, jeune officier des troupes de marine, il ne se doute pas qu’il y laissera une partie de lui-même. Certes, comme d’autres avant lui, sait-il qu’il y laissera de l’affection, une certaine nostalgie de ce qu’était l’empire français. Mais il va se trouver confronté à la mort. Celle de ceux qui lui sont confiés. Que vient faire cette mort dans le jeu cruel des luttes africaines ? Pourquoi de jeunes français y sont-ils soudainement si intimement mêlés ?
La force de cet ouvrage est là : dans le tumulte et dans le fracas des pertes, F.R. Jaminet, meurtri plus que sa pudeur ne le laisse paraître, conserve ses capacités d’analyse et de réflexion. Il nous livre dans un exposé concis, sans complaisance, son regard d’officier. Un regard lucide, parfois un peu exalté : comment le lui reprocher ?
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Constantine dans la guerre d’Algérie de Roger Biesse aux éditions R. Biesse 20 €
La quatrième de couverture l’annonce fort exactement : un témoignage qui manquait à l’histoire de la guerre d’Algérie. Et c’est vrai, les ouvrages qui traitent de ce sujet sont légion, soit dit sans trop plaisanter, et beaucoup d’érudits fort bien documentés pensent avoir fait le tour de la question. S’ils n’ont pas lu ce livre particulier, ils ont tort.
Celui-là est en effet quelque peu original : là où tant de journalistes et de soldats se sont déjà épanchés, il présente le point de vue civil sur la question, celui d’un administrateur de la fonction publique d’état. Lucidement, il va décrire comment la perte de l’influence française, puis son refus et pour finir sa mise au rebut s’inscrivent dans le quotidien et pourquoi une ville, une région, sont entrés dans le conflit. Si loin d’Alger et pourtant si proche. Ce livre se lit comme un roman. C’en est un : celui d’une chute annoncée. Poignant et remarquable.
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Vingt et une marches de marbre noir de Baudouin Forjoucq aux éditions Sainte Madeleine 23 €
Un jeune lieutenant se retrouve confronté à l’exercice de son métier dans un environnement qui vous fera regretter de ne pas vivre, comme lui, proche des cimes, dans cette pureté intégrale que la montagne réserve à ses adeptes. Un récit riche d’aventures et de réflexions qui place le rôle du chef au centre du sujet et dont les leçons peuvent servir bien au-delà du cercle restreint des opérations militaires. Il suffit pour cela de gravir ces quelques marches et de se laisser aller à contempler, sous le vol de l’aigle, les circonvolutions de l’âme humaine.
Baudouin Forjoucq est un estimable conteur, visiblement connaisseur du milieu de la montagne, qui a certainement vécu des situations proches de celles qu’il décrit admirablement et qui, à ce titre, a dû marier dans son passé des expériences de montagnard et de légionnaire. Sous sa plume, vous serez un observateur privilégié de moments rares, avec lui vous habiterez cette citadelle de Saint Romuald, la retrouverez après des courses harassantes et en ferez le tour, le soir, quand elle s’est endormie. Avec ses habitants vous fêterez Noël comme vous ne l’avez peut-être jamais fait. C’est la force de ce livre : on y est. Pour cela, Baudouin Forjoucq, dont il nous semble que c’est le premier livre, s’inscrit d’emblée dans le cercle des écrivains captivants.
Toutefois il n’échappe pas au défaut de la caricature. Ses personnages sont parfois excessifs et c’est regrettable : le jeune lieutenant St Cyrien est forcément beau, grand et fort, le colonel parisien gros et malhabile. Le journaliste est une ordure et le sergent, son complice, manque forcément d’idéal. On ne boit pas l’apéritif, qui est une mauvaise habitude anglo-saxonne, on ne regarde pas la télévision et l’on n’accède pas, par ordinateur, à internet. Vous l’aurez compris, tout cela est un peu manichéen, un peu stéréotypé et force un peu trop le trait. On pourrait aussi regretter le caractère parfois un peu lourd de dialogues qui relèvent plus de l’exposé dogmatique que de la discussion. Là où Frison-Roche, en quelques traits, faisait comprendre la montagne et ses secrets à n’importe quel néophyte, ici ce sont des cours qui sont dispensés sur un ton parfois un peu ennuyeux à force d’être professoral. On pourra aussi ne pas partager toutes les options défendues par l’auteur, notamment celle qui met en avant le choix d’un regrettable bi-ritualisme religieux.
Mais en dehors de ces quelques bémols, dès 15 ans, et sans limite supérieure aucune, il est vivement recommandé de rejoindre la Forteresse du Ciel : averti des quelques obstacles qui n’en font pas un grand livre, vous vous régalerez des situations, des descriptions, des idées et des réflexions qui s’y exposent. Il ne serait pas concevable de passer à côté. Vivement la suite !
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L’Escadron de Michel Alibert aux éditions de L’âge d’Homme 20 € - PRIX WARTBURG 2010 -
Voici un excellent roman autobiographique qui conte, avec une passion soutenue et contenue, l’épopée de ces jeunes lieutenants qui, en Algérie, ont découvert à la fois l’histoire, l’aventure et les hommes qui la font et la vivent. Confrontés à des écroulements auxquels ils n’avaient pas été spécifiquement préparés, ils inventent au quotidien les réponses de l’honneur et du courage. Sans autre défi que celui de devenir eux-mêmes et de perpétuer ainsi des légendes.
S’il fallait d’un mot, d’un compliment, ajouter une touche supplémentaire aux encouragements à lire ce livre vivant et coloré, qu’il suffise de savoir que se manifeste à chaque page, sous la plume épique, vive, précise, enlevée et pudique de Michel Alibert, une rare vertu, celle de l’humilité, derrière laquelle on devine qu’il a voulu dissimuler ses propres mérites.
Un livre pour comprendre une époque, pour se souvenir d’une civilisation. Un livre pour connaître les hommes qui ont veillé avec amour sur le déclin d’une histoire, un livre pour comprendre leurs souffrances et leurs choix.
Un livre pour comprendre. Tout simplement.
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La France en guerre économique de Hervé Kirsch chez Vuibert. 21 €
Evacuons les précautions oratoires : voici un livre essentiel, un livre rare, dont aucune bibliothèque digne de ce nom ne devrait se priver.
D’abord en raison du sujet qu’il traite : l’intelligence économique. Face aux menaces qui pèsent directement sur elle, la France est encore bien loin de disposer de la stratégie de réponse nécessaire. Au-delà, il n’est pas même certain que la réalité de cette guerre véritable ait pénétré l’esprit de nos contemporains, et spécialement ceux des principaux acteurs économiques de notre pays. C’est donc l’un des mérites de cet ouvrage : mettre l’accent sur un domaine trop longtemps laissé dans l’ignorance. Un domaine crucial pour l’indépendance d’un état et celle de sa population. Or, l’on ne combat bien un ennemi qu’à condition de le bien connaître. Et qui pourrait sincèrement s’en prévaloir aujourd’hui ?
Mais surtout, ce livre présente l’immense mérite d’aborder avec simplicité des notions complexes. La clarté de la démonstration s’en ressent aussitôt. Les auteurs, et spécialement Hervé Kirsch qui a magistralement monté cette étude, sont militaires et cela se ressent. L’étude du « cas concret » est un peu ardue, mais le raisonnement est implacable, argumenté avec méthode et rigueur, et les schémas détaillés qu’ils proposent ne dépareraient pas les meilleures études de leurs états-majors. Un regret peut-être, mais ils n’y sont pour rien, le discours un peu « technopompeux » que nous délivre, en avant-propos, le tandem Delbecque-Harbulot : sept pages vite évacuées au profit d’une éblouissante démonstration.
Procurez-vous, sans tarder, La France en Guerre économique qui vient de sortir aux éditions Vuibert. Vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas.
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Un docteur pour tous de Jacques et Delphine Henry aux Editions de la Reconquête. 21 €
Nous souhaitons vous présenter un couple d’auteurs, Jacques et Delphine Henry, qui l’est aussi, fait suffisament rare dans le monde de l’édition, à la ville. Au-delà de cette curiosité, ils produisent une oeuvre remarquable de simplicité et d’élégance aux Editions de la Reconquête pour laquelle ils ont obtenu le Prix des Ecrivains Assassinés 2007.
Avec beaucoup de brio et d’intelligence, ils relèvent le défi de nous présenter, sous l’aspect difficile de l’obéissance, le discours limpide de saint Thomas d’Aquin. Ce dernier, sorbonnard de tout premier plan, jouit souvent d’une réputation de discoureur compliqué dont les élucubrations, pour autant qu’elles fassent référence, ressortent du domaine des spécialistes. Vous découvrirez combien cela est faux en parcourant les pages de ce livre : St Thomas d’Aquin, un docteur pour tous.
Le style est enlevé, souvent agréable et l’esprit toujours présent. Ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Très franchement, il serait dommage de vous en priver. Rendez-vous sur le site de leur éditeur pour toute commande, ou faites-le nous savoir et nous vous en procurerons facilement un ou des exemplaires. Ils n’ont pas (encore…) de site personnel.
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C’est facile à dire, mais c’est un peu vrai : présente-t-on encore Arnaud de Cacqueray (ou encore François Valménier, c’est selon) ? Nous le faisons pourtant car il mérite, ici, qu’on lui fasse une place particulière.
Dans un genre éloigné du reste de nos publications, aux Editions Tequi et aux Editions ELOR, ce dernier nous présente de nombreuses oeuvres pour enfants et jeunes adolescents où la fraîcheur des textes le dispute à la beauté des illustrations.
Charmant conteur, il se hisse au niveau des romans scouts de Serge Dalens comme il sait aussi se tourner vers le rêve et l’imaginaire des plus petits. D’excellents cadeaux à offrir entre 5 et 55 ans !
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pas mal……….
cela serait bien de faire une place a deux amis:Vladimir V. Volkoff et Serge de Beketch!
« un ami de st ex qui a coupe son nom »